La cartographie topographique a toujours semblé être un horizon insurmontable pour les étudiants en géographie. Je me souviens même que nos professeurs préféraient nous initier à la carte thématique (je n’ai rien contre cette approche). Cependant, cela nous a laissé penser que la carte topographique était réservée aux professionnels, et qu’il valait mieux commander une carte lorsque nous en avions besoin.

En réalité, la carte topographique obéit aux mêmes règles graphiques et sémiologiques que les cartes thématiques. Depuis quelque temps, j’ai souhaité déconstruire ce mythe et j’ai commencé à créer des cartes topographiques avec les données que je possédais. Mes recherches m’ont permis de constater que je n’étais pas le seul à me poser cette question, et finalement, j’ai réussi à créer une carte topographique assez proche de celles de l’IGN grâce à mes efforts personnels et à l’aide de personnes qui avaient exploré cette question avant moi. Voici de manière très succincte comment j’ai finalement procédé

1. Collecte de données géospatiales

La première étape pour créer une carte de qualité est la collecte de données géospatiales précises. J’ai utilisé le site https://www.geofabrik.de/ pour récupérer des données OpenStreetMap de ma région. Ce site propose des données au format shapefile, un format couramment utilisé dans les systèmes d’information géographique (SIG).

2. Modèle Numérique de Terrain (MNT)

Pour donner de la profondeur à ma carte, j’ai intégré un Modèle Numérique de Terrain (MNT) de l’IGN, avec une résolution de 1 mètre. Le MNT est essentiel pour générer des courbes de niveau, une composante cruciale de toute carte topographique.

3. Traitement des données avec QGIS

QGIS 3.22, un logiciel open source, est devenu mon meilleur allié pour le traitement des données. J’ai commencé par créer des courbes de niveau à partir du MNT. Dans QGIS, cela se fait en allant dans le menu Raster > Extraction > Courbes de niveau. Une fois les paramètres configurés, il suffit de lancer le processus, et le résultat est impressionnant !

4. Ombrage et relief

Pour rendre ma carte encore plus attrayante et informative, j’ai ajouté un ombrage pour créer l’illusion de la 3D. Cette technique de cartographie est idéale pour représenter les pentes et donner une meilleure compréhension du relief.

5. Personnalisation et symbologie

La dernière étape a été la personnalisation de la symbologie. Je me suis inspiré du style cartographique de l’IGN et du travail de Lacroix, que vous pouvez découvrir sur ce lien : https://github.com/rxlacroix/CarteTopo. Adapter la symbologie à vos besoins permet de créer une carte unique et esthétique.

6. Échelle et précision

La précision d’une carte topographique dépend de son échelle. Ma carte était à l’échelle de 1/25 000, ce qui signifie qu’elle ne prenait pas en compte tous les détails. Pour des usages spécifiques, comme le tourisme, vous pourriez avoir besoin d’une échelle plus précise, impliquant l’ajout de données sur l’occupation du sol, les points d’intérêt et des ajustements au niveau de l’ombrage pour le relief.

voici une exemple sur la commune de Auray dans le Morbihan (France)

En conclusion, grâce à la géomatique et aux outils open source, la création de cartes de qualité est désormais accessible à tous. Que ce soit pour des besoins personnels, professionnels ou de loisirs, la cartographie n’a jamais été aussi passionnante et accessible. Alors, à vos cartes !

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